Studio Charlott·es 

co design - architecture - experimentation - recherche action



Pavillon des femmes

Tom BONHOMME - Orlane PRESSBURGER - Teddy RAHARIJAONA - Emma RANÇON
ENSAPLV, sous la direction de Fiona Meadows, Antonella Tufano


© Tom BONHOMME - Orlane PRESSBURGER - Teddy RAHARIJAONA - Emma RANÇON



    Réaliser un projet autour de la femme et de ses besoins: une initiative totalement actuelle et pleine d’ambition que nous avons développé tout au long du semestre. Un intérêt particulier fut porté sur le territoire de Saint-Denis dans lequel nous avons cherché à consolider le réseau solidaire pour les femmes à travers un projet de foyer. Mais avant tout, la première étape fut d’imaginer une cellule d’habitation pour la femme.
    Notre point de départ: la déclinaison d’un module de 3,6 m par 3,6 m développé par l’architecte Sophie Delay, qui donna les dimensions à notre cellule. A partir de là, une volonté de créer des espaces modulaires se dégagea très clairement: nous voulions imaginer une cellule capable de s’adapter à différents scénarios autours de la femme. En parallèle, nous souhaitions faire évoluer la notion d’intimité du logement individuel en y intégrant du public, dans le but de faciliter la réinsertion des femmes en difficulté. Dans cette optique, nous avons inventé différents scénarios intégrant d’une part la vie professionnelle et l’activité artisanale dans une cellule, et d’autre part faisant cohabiter deux personnes dans une seule et même cellule.
    Un nouveau rapport à l’intimité s’est ainsi établi, et nous avons décidé de le faire évoluer à plus grande échelle sur un modèle d’architecture traditionnelle japonaise: la Machiya. Maison urbaine développée à travers une gradation de l’intimité. Nous l’avons envisagée de manière verticale et horizontale en établissant une évolution de l’espace public à l’espace collectif puis privé. Le principe de “codividualité” est alors très vite apparu à travers les notions de partage, communauté, entraide et échange que nous avons révélé à travers nos projets.
    À l’issue de cet exercice une question s’est posée : comment intégrer une telle structure modulable sur un franchissement de 300 m de longueur en plein cœur de la ville de Saint-Denis dans une approche en faveur de la femme ? Notre interprétation s’est déclinée de deux manières.
    Nous avons voulu d’une part créer un point de repère visible sur l’étendue de cette passerelle. Dans cette optique, nous avons choisi une implantation au croisement de deux axes majeurs du franchissement, tout en faisant front au vide donnant sur la future gare de Kengo Kuma. Une position qui permet de créer un lien directe à cette nouvelle gare, de se connecter frontalement à la barre de Mimram et de s’affirmer en tant que pavillon de la femme. Construit sur le même principe de la Machiya verticale, une double peau vient s’élever en façade afin de marquer un rez-de-chaussée public très ouvert et d’établir des espaces de plus en plus privés sous cette “robe” translucide. On obtient un véritable cocon préservant la vie privée et collective des habitantes.
    D’autre part, nous avons voulu respecter l’ambition du pont scénographique de Mimram en s’intégrant de manière cohérente et affirmée dans cette perspective. A plus grande échelle, il s’agit de révéler l’essence de la Machiya verticale dans trois bâtiments en gradin, dialoguant avec le pavillon. Le principe de la double peau persiste afin de protéger les espaces publics créés entre chaque bâtiment : une entité extérieure et un lien visuel entre les trois Machiya se dégagent. Une faille vient interrompre cette peau de deux manières: verticalement afin d’intégrer visuellement le pavillon dans la barre, et horizontalement par une mise en valeur des espaces collectifs des habitantes et permettant de relier intérieurement les Machiya entre elles.
    La place de la femme est donc renforcée sur ce franchissement : à travers une cité et un pavillon qui lui sont dédiés.



Vidéo du projet : Pavillon des femmes


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